L’essentiel
- Le dispositif Monuments Historiques permet d’investir dans un bien classé ou inscrit en finançant sa restauration, tout en participant directement à la sauvegarde du patrimoine architectural français.
- Des avantages forts : il offre une déduction fiscale très large des travaux et charges, sans limite de montant, avec la possibilité de créer un déficit imputable sur le revenu global, tout en restant hors plafonnement des niches fiscales.
- Les conditions reposent surtout sur la nature protégée de l’immeuble (classé/inscrit) et sur des travaux strictement encadrés suivi par un Architecte des Bâtiments de France.
Comment fonctionne la loi Monuments Historiques ?
La loi Monuments historiques s’inscrit dans l’héritage de la grande loi de protection patrimoniale du 31 décembre 1913, qui définit comme protégés les immeubles présentant, « du point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public ». C’est l’un des plus vieux régime de défiscalisation, qui vise à orienter l’investissement privé vers la conservation du bâti remarquable, en échange d’obligations de restauration, de contrôle administratif et, dans certains cas, d’ouverture à la visite.
Quels sont les avantages de la loi Monuments Historiques ?
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Déduction des travaux de rénovation et d’entretien
Le dispositif Monuments historiques permet une défiscalisation sans plafond sur les dépenses éligibles. Cette particularité est déterminante pour des restaurations coûteuses (toiture, structure, façades, éléments protégés), dont le budget dépasse souvent les limites habituelles des régimes fiscaux. Par exemple, des travaux lourds sur un immeuble classé peuvent être déduits pour un montant élevé, en cohérence avec l’effort réel de conservation du patrimoine.
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Possibilité de créer un déficit foncier imputable sur le revenu global
Le régime autorise, sous conditions, la création d’un déficit foncier imputable sur le revenu global, ce qui peut réduire l’impôt de manière immédiate. Lorsque les charges et travaux déductibles excèdent les loyers, le déficit vient diminuer l’assiette imposable globale. Par exemple, 12 000 € de loyers pour 70 000 € de dépenses éligibles peuvent générer un déficit utile pour alléger l’imposition.
- Tout savoir sur le déficit foncier.
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Pas de plafonnement global des niches fiscales
L’avantage fiscal obtenu n’est pas soumis au plafonnement global des niches fiscales (fixé à 10 000 € par an), ce qui évite tout mécanisme d’écrêtement lié à un plafond annuel. Cette spécificité est particulièrement pertinente lorsque d’autres avantages fiscaux sont déjà mobilisés. Par exemple, un foyer ayant atteint le plafond des niches peut conserver le plein effet du régime « Monuments historiques ».
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Exonération de succession/donation
Le dispositif peut ouvrir droit, sous conditions, à une exonération des droits de donation et de succession en contrepartie d’engagements de conservation et d’obligations spécifiques liées au caractère patrimonial du bien. Cette mesure favorise la transmission d’actifs rares dont l’entretien est structurellement coûteux.
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Absence de plafonds
Le dispositif ne prévoit pas de plafonds de loyers ni de conditions de ressources des locataires, car il s’agit d’un régime de déduction de charges et non d’un avantage conditionné par un conventionnement locatif.
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Quelles sont les conditions du dispositif ?
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Conditions d’éligibilité du bien
Le bien doit relever du champ monuments historiques :
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- l’inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISMH) : elle concerne un bien dont l’intérêt patrimonial est réel et justifie une protection, avec un régime généralement plus souple.
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- le classement au titre des monuments historiques : il concerne un bien d’intérêt patrimonial majeur, soumis à une protection plus forte.
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Conditions de conservation et de détention
Le propriétaire doit, en principe, conserver la propriété pendant au moins 15 ans à compter de l’acquisition pour sécuriser le bénéfice fiscal.
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Conditions portant sur les travaux et charges
Les dépenses prises en compte doivent entrer dans les catégories prévues :
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- réparation et entretien : murs, toitures, façades,
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- amélioration : travaux transformant une partie de l’immeuble en logement (combles, greniers),
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- démolition et reconstruction : liées à la restauration,
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- sécurité : travaux d’urgence (étaiement, couverture provisoire),
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- travaux d’utilité publique,
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- intérêts d’emprunt et frais liés au prêt,
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- frais de gestion, de garde, de procédure,
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- charges de copropriété,
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- primes d’assurance,
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- impôts et taxes.
Les travaux s’effectuent sous un contrôle patrimonial : autorisations, prescriptions et suivi, avec l’intervention des Architectes des Bâtiments de France.
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Conditions d’ouverture au public
L’ouverture au public doit respecter une durée minimale :
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- soit à 40 jours répartis sur juillet, août et septembre,
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- soit à 50 jours par an entre avril et septembre, dont 25 jours non ouvrables.
Lorsque ces exigences sont satisfaites, le dispositif permet la déduction de 100 % des charges liées au bien (travaux, entretien, charges afférentes) du revenu imposable, ce qui favorise concrètement l’accès du public au patrimoine. L’organisation de visites scolaires d’au moins 20 participants peut réduire l’obligation d’ouverture de 10 jours par an.
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Quel est le public cible du dispositif ?
- Contribuables fortement imposés : foyers situés dans les tranches marginales les plus élevées (jusqu’à 45 %), souvent avec un revenu global > 100 000 € / an.
- Profils à hauts revenus : cadres dirigeants, professions libérales (médecins, avocats), traders, etc.
- Amateurs de patrimoine : investisseurs sensibles à l’histoire et à l’architecture, prêts à s’engager dans un projet de restauration.
- Objectif de défiscalisation : recherche d’une déduction large des travaux et charges et de l’imputation d’un déficit foncier sur le revenu global sans plafond.
Ou investir en loi Monuments Historiques ?
La loi Monuments Historiques à Toulouse
Toulouse peut être un bon choix, surtout dans le centre ancien, parce que le patrimoine y est très présent et assez varié. La ville compte 232 édifices protégés en 2024, dont 51 classés et 186 inscrits : cela laisse un vrai vivier pour trouver des opérations potentiellement éligibles. Les biens recherchés tournent souvent autour de l’immeuble de centre-ville et de l’hôtel particulier, avec une logique assez claire : après une restauration bien menée, une location haut de gamme est parfois envisageable selon l’emplacement et la qualité du projet. Des lieux comme la Basilique Saint-Sernin ou le Couvent des Jacobins, ainsi que des biens comme l’hôtel d’Arnaud de Brucelles, la maison de la Belle-Paule et la maison des Verrières, montrent bien la diversité des monuments historiques.
- En savoir plus sur la loi Monuments Historiques à Toulouse.
La loi Monuments Historiques à Bordeaux
Bordeaux présente une profondeur patrimoniale encore plus importante, avec 362 édifices protégés, dont 69 comportant une partie classée et 293 inscrits. Le marché se prête à des stratégies patrimoniales, à condition d’anticiper l’instruction administrative et d’aligner le programme de travaux avec la valorisation locative. Les biens protégés couvrent des immeubles, 74 maisons (ex. maison de Paul Berthelot, maison Jean-Jacques Bosc) et environ 25 hôtels particuliers (ex. hôtel de Lisleferme, hôtel de la Marine).
- En savoir plus sur la loi Monuments Historiques à Bordeaux.
Comment investir en loi Monuments Historiques ?
- Identifier un bien éligible : immeuble classé/inscrit (ou assimilé), idéalement avec un spécialiste du patrimoine.
- Réaliser les diagnostics et cadrer le projet : état sanitaire, programme de restauration, budget, planning, stratégie locative.
- Monter le dossier administratif : préparer les pièces techniques et déposer les demandes d’autorisations requises.
- Faire instruire et valider les travaux : échanges avec la DRAC et l’ABF (selon le cas) pour obtenir accords et prescriptions.
- Lancer le chantier sous contrôle patrimonial : entreprises au choix, mais exécution conforme aux prescriptions et aux autorisations.
- Respecter les engagements dans la durée : conservation/entretien, mise en location si retenue, et éventuelle ouverture au public selon la stratégie.
Questions / réponses
Quelle est la différence entre la loi Monuments Historiques et la loi Malraux ?
La loi Monuments Historiques concerne des immeubles classés ou inscrits et encadre strictement les travaux, avec un régime fiscal lié à la conservation du patrimoine. La loi Malraux vise la restauration d’immeubles situés dans certains secteurs protégés (notamment sites patrimoniaux remarquables) et ouvre droit à une réduction d’impôt en contrepartie de travaux de restauration encadrés.
Quels biens peuvent être protégés au titre des monuments historiques ?
La protection peut viser des immeubles (édifices, maisons, églises, sites bâtis) et également des objets mobiliers (mobilier, œuvres, éléments d’orgue, etc.), selon leur intérêt historique ou artistique et la procédure suivie.
Comment savoir si un immeuble est classé ou inscrit ?
La vérification s’effectue en consultant la base Mérimée, qui recense les immeubles protégés (inscrits ou classés), ainsi que les listes publiques d’immeubles protégés.
Qu’appelle-t-on les abords d’un monument historique ?
Les « abords » constituent une protection autour d’un monument, qui encadre les projets situés dans un périmètre défini. À défaut de périmètre délimité, la règle de principe vise les immeubles situés à moins de 500 m et visibles du monument (ou visibles en même temps que lui).
Quelles sanctions existent en cas de travaux réalisés sans les autorisations requises ?
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Page mise à jour le 24/12/2025